Les
observations de Jean Claude Caire sur la période des Mandalas et sur l'œuvre
de Raymond Reynaud
- Il existe << des
rapprochements indiscutables entre la construction de nombreuses
oeuvres de Raymond Reynaud et celles des mandalas.
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- A ce sujet, je reprendrai là
la citation de Jung : "lorsque l'artiste indien ou tibétain
trace un mandala, il n'agit pas de façon arbitraire ... Il n'y
dépeint pas la froide imagerie de quelque traité d'iconographie,
mais il y déverse les fantasmes de son ego, dont il peut à la fois
prendre conscience et se libérer".
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- J'ai pu observer dans les
peintures et les sculptures de cet artiste, cette recherche
constante vers une spiritualité dégagée de tout intellectualisme,
sans aucun recours à l'abstraction ou à quelques élucubrations
métaphysiques. Dans son art, partant de la réalité humaine faite
de chair, d'os, de nerfs, de sang, de viscères, d'angoisses et de
désirs, grâce à d'étranges mutations, il cherche son propre
devenir, essayant en quelque sorte de percer les mystères de
l'âme...
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- Souvent l'œuvre d'un peintre
vers la quarantaine atteint sa plénitude, et ensuite elle n'est
plus que l'affirmation de son talent. Chez Raymond Reynaud, il en va
autrement : on le voit suivre une progression constante. Dans sa
jeunesse, il commence comme tout le monde par une peinture
imitative, figurative, esthétisante, pour ensuite travailler dans
la lignée de l'École de Paris. Puis, après une longue phase de
recherches, il passe à "un art populaire habité" pour
aboutir maintenant à cette période faste, que je me garderai de
définir.
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- Je dirai seulement à ce sujet
: c'est du Raymond Reynaud, comme l'on dit : c'est du Gaston
Chaissac ! Devant la magie et le mystère de la création, il faut
de temps en temps savoir rester silencieux.
Jean Claude Caire
(médecin
retraité, fondateur de l'Association des Amis de François Ozenda à
Salernes)
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