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Un artiste singulier ...

<< Raymond Reynaud, c'est un artiste singulier, mais avant tout un maître : il a appris, il sait, il enseigne. Un public de plus en plus large se passionne pour ses travaux, les jeunes générations le découvrent et l'adoptent. Il précède nombre de tous ces créateurs hors-les-normes qui en une longue et silencieuse révolution revivifient l'imaginaire du futur. >>
 
<< Raymond Reynaud a su exalter l'art des gens du commun, aller à la rencontre de la création spontanée et retrouver les racines populaires et authentiques d'une expression capable de nous toucher sans le besoin de références culturelles considérées comme incontournables. Il a poursuivi une oeuvre de rigueur, cherchant à transmettre ce qu'il ressentait avec le plus de justesse, d'application possible. Son style très personnel s'est bâti à la suite d'une longue confrontation, entre une réalité apprise et une réalité ressentie, vécue et souvent douloureuse. >>

Jean Claude Caire

 (médecin retraité, fondateur de l'Association des Amis de François Ozenda à Salernes)

 

 

Un peintre socratique ...

<< ... Les peintures de Raymond Reynaud me donnent un sentiment de chaleur, de rayonnement, d'expansivité jubilatoire et communicative. ... Il s'exprime si bien lui-même, si finement, si chaleureusement ... avec des mots colorés, un accent musical et un rythme engageant, sans se laisser impressionner par aucun modèle savant, mais en laissant parler sa sensibilité propre, et en lui inventant le langage qui lui convient. ...
 
Raymond Reynaud est un peintre socratique, ses peintures sont faites pour la voie publique, elles interpellent directement le passant, elles incitent au dialogue, elles initient à l'art de peindre, mais aussi à l'art de voir, et à l'art d'échanger. Ses peintures sont trop éprises de liberté pour se laisser clouer sur une paroi de musée et se laisser commenter sans répliquer par le premier venu ... >>

          Michel Thévoz

  (conservateur de la collection d'art brut de Lausanne)

 

 

... avec une obstination monacale ...

<< S'il est un singulier parmi les singuliers, c'est bien Raymond Reynaud, le seul proche de l'art brut à avoir fait école : ... le "mouvement singulier Raymond Reynaud" où on désapprend la nature morte et le paysage de style provençal pour aller chercher autre chose de plus indéfinissable, à l'intérieur ! ... >>
 
<< Avec une obstination monacale, il travaille à la gouache, en enlumineur, d'immenses feuilles de papier marouflées ensuite sur des panneaux trouvés aux "bordilles". Ou alors, il esquisse avec des débris, d'étranges totems plus peints que sculptés. >>

Laurent DANCHIN

(Professeur de lettres modernes, écrivain, critique d'art)

 

 

L'art au service du sacré ...

<< Raymond Reynaud, finalement, a perçu les divers courants de pensée et les divers mouvements picturaux de son époque. D'abord l'Art Brut et la formidable personnalité de son promoteur, Jean Dubuffet ... plus avant dans le temps et de façon très prégnante quoique durable "L'École de Paris". Enfin la Nouvelle Figuration et les Nouveaux Réalistes". 
Cependant, chaque fois Reynaud se démarque. Sa marginalité nous paraît relever du miracle. Paradoxalement il reste enraciné dans le passé, proche des valeurs du Moyen-age : le respect du métier de peintre, le souci de bien faire, de n'exposer au regard d'autrui qu'un produit parfait ... l'idée que l'art est au service du sacré, de la transcendance, de l'ailleurs".  >>

Alice Anglade 

(Professeur d'allemand en retraite, sculpteur)

 

 

La recherche de l'authenticité ...

<< ... Isolé, en autodidacte inspiré, ayant assimilé cependant le savoir-faire de tout artiste de ce vingtième siècle, il s'en est dégagé. Comme la graine qui dans sa germination fait éclater la roche, la sève animant son oeuvre a jailli d'entre la carapace de siècles de tradition, de savoir-faire et d'habiles techniques.
 
 A travers ses peintures et ses sculptures, il nous donne une leçon d'authenticité, montrant l'humanité telle qu'elle est dans sa viscéralité, ses turpitudes, ses rêves les plus fous, ses douloureuses expériences, ses espoirs d'éternité. Mais tout cela, il l'exprime avec ses tripes, ses nerfs vibrant à fleur de peau dans ses toiles et le fixe dans l'espace avec ses sculptures totémiques, assemblages étranges et sublimes des rebuts d'une civilisation qui soudain étale l'immensité de ses impasses. 
 
.... Raymond Reynaud dans sa démarche de peintre inventif a toujours avancé en restant fidèle à la règle de l'authenticité, ne considérant une oeuvre finie que lorsqu'elle correspond à ce qu'il ressent au fond de lui, même si cela doit lui prendre de longues années et l'oblige à reprendre de multiples fois sa composition. Il allie la rigueur de l'artisan habile à l'émotion native, énergie extraordinaire que peu d'artistes peuvent capter.... >>

 Jean Claude Caire

 (médecin retraité, fondateur de l'Association des Amis de François Ozenda à Salernes)

 

 

 

Un visionnaire ...

<< ... Il est venu tel un visionnaire, issu de la "Recherche du Temps Perdu", avec pour seul outil ses mains et son pinceau.
 
Dans l'espace clos et modeste de sa maison à Sénas, habillé de discrétion, habité par les images intemporelles de son monde intérieur, Raymond Reynaud travaille. Corps de femmes déesses, hommes dépités, légendaires, les personnages apparaissent comme des rescapés, fugitifs, exilés, capturés dans la trame labyrinthique du dessin. Incarnations dantesques, colorées, méticuleusement ciselées. R. R. façonne et fusionne des formes réversibles, transversales, hybrides. Il inaugure une écriture résonnante et répétitive, orchestrée en faisceaux lumineux.
 
L'histoire personnelle de l'artiste s'imbrique dans une dimension universelle, recréant une Scène primitive où le couple a des regards de feu, des visages disjonctés, des orifices dégoulinants. Monde organique peuplé de spectres donnant la vie au vertige et mettant en défaut toute forme de manigance. 
 
La peinture brusque, bouscule, interroge. Elle nous insuffle l'énergie sidérante du peintre. La ligne du chaos est proche mais étrangement nous en sommes protégés.
De quel garde-fou, bouclier embelli s'agit-il donc ? C'est là que la peinture intervient. Car si R. R. fascine, si le monde vertigineux qu'il incarne peut entraîner vers l'engloutissement, le langage pictural sert de "protection". Le peintre aborde la question des limites, Drame existentiel qu'il résout par sa production prolifique. 
 
Travail contrôlé, réfléchi, maîtrisé qui donne des réponses et du sens. Une force intérieure guide R. R. . Elle lui permet de mener à terme son geste pictural quelle que soit la durée de réalisation (2 ans - 10 ans) Le résultat est élaboré, logique, contenu. Rien d'inachevé qui viendrait se perdre, mais une totale conviction à rendre compte de la nécessité de la peinture.>>

Marie-Christine Blanc

(Commissaire d'exposition)

 

 

Peintre mystique sauvage

<< Les peintures de Raymond Reynaud, c'est du bonheur, de l'inspiration, de la force, de la couleur et beaucoup d'autres choses encore que je vous laisse la joie de découvrir tant les commentaires semblent superflus à rendre compte d'un travail aussi foisonnant. Elles ont en elles tout un monde chaleureux, inventif, d'une force et d'une expansivité jubilatoires peu communes, en parfaite adéquation avec la personnalité singulière de leur créateur.  
Tous ceux qui ont fait un bout de chemin avec lui ne s'y sont pas trompés,. Grâce à sa gentillesse, à la justesse et à la précision de ses conseils, il ont pu avancer dans le noir du dedans, découvrir petit à petit leur imaginaire et inventer leur propre technique. Car cet espace secret, cadenassé par les verrous de l'enseignement et du savoir, de l'oubli aussi ne se laisse pas apprivoiser de but en blanc. Il faut du travail et de la persévérance, de la ténacité, de la passion, et surtout ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus. Tout semble fait en effet pour qu'il soit presque impossible d'inventer un langage pictural personnel, encore plus si l'on n'appartient pas au sérail des artistes officiels. Les dogmes artistiques en vigueur, les poids des réseaux culturels agissent telles des machines à décerveler sur l'inspiration et la pratique des créateurs. 
 
A Sénas, seul dans son coin, c'est pourtant ce que Raymond Reynaud a fait, sans se préoccuper des codes en vigueur, des courants dominants ni des canons autorisés de la beauté plastique. Pas à pas, il a su avancer dans son monde intérieur et le traduire en oeuvres, avec un style et une technique qui n'appartiennent qu'à lui. En cela, sa démarche est singulière, unique, même si fort heureusement il existe de par le monde d'autres artistes inclassables et singuliers. Certaines de ces peintures, dans lesquelles se met à jour une sorte de psychédélisme tremblé, organique, réinventent de façon inédite, sauvage, l'esprit mystique des mandalas de l'Inde, ces images conçues à l'origine comme supports à la méditation. 
 
Elles nous renvoient à nous -mêmes, à cet esprit perdu de l'enfance où tous les possibles étaient permis, toutes les voies ouvertes, toutes les vies offertes. Elles nous invitent à cesser de tergiverser, de baguenauder, de perdre notre temps, à empoigner pinceaux et couleurs, pour rentrer nous aussi dans la danse de la création. >>
 

Gérard Nicollet

 

 

 

Raymond Reynaud, le goût de la transmission

<<La démarche accomplie par Raymond Reynaud au travers de son expérience pédagogique de l’ Atelier du Quinconce Vert ( 1977 – 1990 ) qui consistait à éveiller des gens de tous milieux à l’ «Art Inventif« ( sous les auspices de Chaissac, Hokusaï, Wölfli, des arts premiers … ) est unique en son genre dans une société contemporaine où la notion d’ apprentissage artistique en groupe sous la direction d’un «maître » semble une véritable hérésie, un attentat à la sacro-sainte expression individuelle du plasticien...

 La personnalité de Raymond Reynaud, son «œil» intransigeant, sa croyance en la capacité d’ atteindre un art «personnel et profond» : tout cela a marqué quantité d’ élèves et de stagiaires .  

Par cette expérience ( peut-être celle dont il est le plus fier ) Raymond Reynaud nous dit que l’ Atelier où circule savoirs, techniques et paroles reste toujours une piste prometteuse, d’ une grande modernité ; une piste à emprunter par ceux qui croient que la peinture a encore des territoires à explorer.>>    

 

Jean Michel ZAZZI

 

 

Belle et « hantée » est l’œuvre de Raymond Reynaud

Admirable est la fécondité du trajet artistique de Raymond Reynaud qui, par la médiation de ses dessins à l’encre, estampes aquarellées, peintures, gouaches huilées sur contreplaqué, portraits mandalas, sculptures, marques, totems et autres créations, nous embarque avec lui dans une fréquentation de l’inconnu.  

Une œuvre de R. Reynaud est immédiatement reconnaissable, car engendrée d’une identité artistique affirmée, inaliénable ; les œuvres sont autant d’êtres singuliers, différents, et qui fraternisent cependant dans le grand réseau d’un air de famille et dans une « langue » plastique et esthétique irréductible à toute autre.

 Mais cette œuvre ne se suffit pas d’exister plastiquement ; elle ne relève pas de quelque jeu artificiel et vacuité formelle autosuffisants et qui seraient sans enjeux spirituels ; tout au contraire, elle plonge ses racines, avec authenticité, dans les « entrailles » - physiques et mentales – de l’artiste, dans ses tourments, ruminations des mythes et des héros, quêtes et jubilations vécus et élevés au point d’une transfiguration artistique.  

L’activité artistique, ici, fait corps avec une sorte de parcours initiatique qui entraîne à son tour le spectateur à un approfondissement  de soi en passant par la contemplation méditative, des œuvres promues en effigies fragiles et sensibles de l’inconnu.

 Les anciens iconographes ambitionnaient d’accomplir des images capables, depuis et au-delà de leur beauté de matières, de formes et de couleurs, de nous acheminer vers une « sensation du divin ».

 R. Reynaud lui aussi, à sa manière propre, fait de ses œuvres de magnifiques objets plastiques, mais aptes à nous faire voyager aux extrêmes, tant auprès de nos « monstres » enfouis que de nos « anges » sollicités.  

Belle et « hantée » est l’œuvre de Raymond Reynaud, comme est enchantée sa maison bruissante de « génies », et comme l’artiste est merveilleusement habité par l’amitié, la compassions, l’originalité et l’esprit (à la fois « les esprits », l’intelligence sensible, et l’esprit de malice).

Bruno Duborgel

Professeur d’Esthétique et de Sciences de l’art

à l’Université Jean Monnet de Saint Etienne

(Département d’Arts plastiques).

 

 

 

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