Martine BAYLE, enseignante en Arts Plastiques, élève de Raymond
Je
suis venue voir Raymond à la suite d’un blocage dans ma propre démarche
picturale.
Les
premiers contacts avec Raymond ont été décisifs :
Pas
de faux fuyants : « Si vous voulez retrouver votre propre peinture, il
faut casser tous les systèmes pour ne plus se cacher derrière le
savoir-faire et le joli »
Pour cela, il m’a fait faire des centaines de traits : des petits, des
gros, des foncés, des clairs … Mais là où cela s’est corsé, c’est qu’ils
devaient être tous ressentis !
Quel travail d’attention, de recueillement !
Petit à petit, s’est installée une rythmicité dans tous ces traits.
Alors, il m’a parlé musique, le rythme dans la composition, la couleur
de chaque instrument, leurs tonalités et leurs qualités propres.
C’est cette comparaison avec la musique qui m’a le plus interpellée !
« La rythmicité dans la peinture, si le peintre respecte cela, alors à
un moment, il n’y a plus de théorie, la force remplace la théorie, c’est
le tableau qui mène »
Cette phrase m’est devenue familière comme un refrain.
Et
ces autres également :
« A
tout moment, il faut accepter de tout remettre en question »
« Il faut s’exprimer avec les moyens de peintre et non de littéraire »
R.R
dit également : « Il y a 2 temps dans la création : le temps social des
horloges et du quotidien de la vie, et puis, celui de l’angélus. Si on
laisse derrière soi ce temps social, pour celui de la méditation rythmée
de l’angélus, alors vient peu à peu la récompense qu’est la sérénité et
la lumière. »
Quelle leçon de vie de la part de Raymond !
C’est un guide qui nous empêche de tricher …
Martine Bayle le
16/11/2005