Les règles de
l'enseignement de Raymond Reynaud
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- La première règle que nous apprend Raymond Reynaud pour suivre
ce chemin n'est pas des plus confortables : il s'agit de développer
une espèce d'attitude critique permanente afin de se surprendre
dès que possible lorsque l'on commence à systématiser notre
manière de faire, à la répéter trop souvent : la ré-invention
est de rigueur.
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La deuxième règle apprise ... est de fuir toute citation à
des fragments ou parties de représentations symboliques ou
iconographiques existantes si celles ci ne sont pas
réinventées ou intégrées dans un contexte tel que celles ci ne
deviennent plus des "références à " mais des objets
originaux faisant partie intégrante de l'image en construction.
- La troisième règle : RÊVER à des climats ou des
évènements imaginés ou vécus, VOYAGER aux pays des contes et des
épopées, des légendes, des héros des batailles et des
révoltes, des rois et des bêtes étranges, des parfums et des
musiques d'ailleurs, des danses d'autrefois, des trésors perdus ou
cachés, des magiciens, sorciers, fées et contes, rencontres et
mystères.
- La quatrième règle : Ne pas se laisser contraindre par
un format de page mais laisser l'image imposer le format qui lui
convient et savoir imaginer ce que peut devenir un départ de peinture
en le laissant sortir de la page du premier jet.
- La cinquième règle : cette règle est difficile à
rapporter brièvement mais à voir avec des principes de compositions
d'image sans imposer pour cela un type de composition particulier au
contraire : La composition doit se plier et servir l'histoire ou le
thème qui cherche à se raconter et non le contraire. ...
- La sixième règle : Prendre le temps d'écouter ce que
nous renvoie l'image que nous sommes en train de construire.
L'interroger, lui demander qu'est ce qu'elle est en train de nous
raconter, de quoi nous parle t'elle. Mesurer l'écart entre le rêve
ou projet initial et l'endroit où nous mène l'image en formation.
Choisir d'accepter ou non de suivre les propositions inattendues
faites par l'image en construction.
- La septième règle : ne peut être évoquée brièvement
qu'en faisant un analogie avec la musique : ses rythmes et variétés
de matières sonores en dialogue, en équilibre dynamique, en répons,
en attaque et tenues, ses blocs qui se choquent s'affrontent ou se
marient dans des formes simples et lisibles pour entraîner l'auditeur
dans un voyage ou une aventure, un tourbillon ou un vertige : de la
même manière une belle peinture devrait être comme une partition
de musique toujours ré-interprétable par le spectateur sans que
celui-ci ne s'ennuie jamais par le jeu de la multiplicité des
circulations possibles de son regard et de sa rêverie. Raymond
est un véritable musicien et mélomane, et lorsqu'il fait de la
peinture ou parle de peinture, les lois, les règles et le vocabulaire
de la composition musicale ne cessent d'apparaître.
- La huitième règle est double : d'une part ne pas se
consacrer qu'à la peinture mais trouver le moyen de s'accorder une ou
deux autres activités d'expression supplémentaires ayant un rapport
avec la poésie. D'autre part, ne pas se perdre dans trente six
activités.>>