Œuvres Artistiques

Explorez les différentes périodes de création de Raymond Reynaud, où chaque œuvre raconte une histoire unique, révélant son évolution artistique et son approche singulière de l’art contemporain.

Première Période, Les Beaux Arts

1935 – Nature Morte, basée sur la réalité plate des objets (43×38 gouache sur papier)

1939 – Paysage au lever du soleil, reproduction d’un tableau classique en travaillant sur les perspectives
(42×28 gouache sur papier)

Commentaire du peintre,

« Ces peintures fermaient  les portes à l’imaginaire »

Deuxième période, L'orchestre musette

1940 – J’ai voulu faire danser…
« A l’âge de 20 ans il m’a pris l’envie de monter un orchestre populaire et de faire danser »
Je ne savais rien de la musique. Il a fallu que j’apprenne d’abord le solfège, la théorie, et ensuite l’instrument. J’ai choisi le saxo parce que je savais que ce n’était pas difficile.
Je suis arrivé à convaincre trois copains, qui comme moi ne savaient rien de la musique, à participer à ce futur orchestre. Je leur ai appris moi-même le solfège et la théorie.

Après trois ans d’apprentissage, lorsqu’on se sentit prêt on attaqua les bals populaires. On appela l’orchestre DONALD et ses BOYS. Un an après on le rebaptisa RYTM-MUSIC et il y eu un remaniement dans les musiciens. Deux ans après, changement de nom pour ATOMIC JAZZ et BIKINI JAZZ qui fut le dernier.

C’était au moment de la libération, et rapidement ça a très bien marché. Il fallait du rythme et on en avait.

On jouait les samedis, dimanches, jours fériés et parfois pour les mariages à la campagne. On gagnait plus d’argent dans les deux jours de la semaine que les cinq autres chez les patrons, ce qui m’a permis de m’établir à mon compte.

Ces bals ont duré cinq ans.

J’ai arrêté parce qu’il est arrivé le courant des orchestres aux rythmes américains, qui était une autre façon d’interpréter, que nous n’avons pas voulu remettre en question. Et d’autre part, nous en avions assez de cette expérience.

C’est à partir de ce temps là que je me suis lancé sérieusement dans la peinture que j’avais abandonnée pour la musique.

orchestre musette

1950 Mon Saxo Samson, 
Comment c’est arrivé ?
Comment est – il venu ?
Comment l’ai-je entendu cet air de mélopée ?
Cet air qui me charmait, cet air qui me grisait, cet air bien syncopé, cet air si bien rythmé, cet air qui me tournait …
Qui me tourne toujours, qui me tourne toujours, qui me tourne toujours.
Comment c’est arrivé ?

Je ne saurai jamais, mais je l’ai tant aimé.

Mais je l’ai tant aimé, mais je l’ai tant aimé, mais je l’ai tant aimé …….

Dans mon cerveau gravé, dans mon cerveau fêlé, dans mon cerveau paumé, paumé, et à jamais, paumé et à jamais, paumé et puis paumé dans mon cerveau fêlé.

Comment s’est-il ancré ?

Jamais je l’oublierai… et tra la la la la et tra la la la la et tra la la la la et tra la la la la.

 

Et puis le temps tournait, et puis le temps passait, qu’est ce que je m’en foutais…

Sur le sable doré, le sel qui me collait, le soleil me chauffait, le sel qui me collait, le soleil me chauffait, j’était paralysée, ça me faisait rêver.

La mer qui ondulait, les vagues clapotaient, et les mouettes criaient, et les mouettes tournaient, et les mouettes valsaient, et les mouettes chantaient.

 

Et moi bien allongée, alors je me levais et ma tête a tourné.

Je me suis dirigée vers les rochers là bas d’où venait cet air là, je me suis dirigée vers les rochers là bas et ma tête a tourné.

Et puis à petits pas, et puis à petits pas, et puis à pas pressés, pressés oui d’arriver derrière ces rochers.

Un instrument jouait, un instrument chantait, un saxo baryton, Samson c’était son nom, un saxo en klaxon.

Le klaxon m’appelait, le saxo me disait, le baryton m’aimait, et moi aussi j’aimais.

 

Que j’aimais mon Samson, mon saxo Samson, mon baryton Samson !

C’est ma chanson à moi, ma chanson que pour moi.

Son air de mélopée, son air tourbillonnait, cet air qui m’emportait vers le château doré…

Vers le rocher là bas, car il était bien là.

Quand je suis arrivée à l’endroit du rocher, que je l’ai contourné, le son s’est arrêté.

La mer s’était calmée, et moi mon cœur battait derrière le rocher, derrière le rocher, derrière le rocher.

Il s’était envolé, il avait disparu, il avait disparu.

Tout mon corps a flanché, je me suis écroulée, et que j’ai pu pleurer, et que j’ai pu pleurer, et que j’ai pu pleurer, et puis que de regrets !

Était il noir ou blanc ?

Était il lait ou beau ?

Je l’avais dans la peau, je l’avais dans la peau, je l’avais dans la peau mon poète saxo.

Et que j’ai pu pleurer, et que j’ai pu pleurer ……..

 

Je m’en suis donc allée, allée et m’enfermer, m’enfermer me coucher, me coucher pour pleurer.

Dans un sommeil profond je me suis endormie en pensant à Samson, mon baryton klaxon et à cette chanson.

Mon saxo mon Samson, et il m’a emportée dans un sommeil profond dans un grand tourbillon.

Il me faisait tourner, il me faisait rêver, ses bras qui me seraient, ses mains me cajolaient, puis il m’a embrassé, et nous nous sommes aimés, et nous nous sommes aimés, et nous nous sommes aimés…..

 

Je me suis réveillée, j’ai sauté de mon lit par un matin bien gris. Samson n’y était plus, où était-il passé ?

J’étais bien envoûtée par toutes ces pensées et pensées repensées, à mon saxo Samson, mon Samson Apollon, mon poète toujours, mon poète d’amour.

 

Que de pays j’ai vu !

Qu’est ce que j’ai bourlingué !

Qu’est ce que j’ai pu voguer !

Vague à l’âme perdu, vague à l’âme foutu, vague à l’âme vécu …

 

Depuis, seule à Paris, ce Paris si joli, les années ont passé.

Je le cherche toujours, mon saxo mon amour, mon saxo des beaux jours, mon troubadour d’un jour, dans tous les coins des rues, et dans tous les faubourgs, et au fin fond des cours, et au parc luxembourg.

A la place Beaubourg il y a des troubadours, mais c’est pas celui là, il n’a pas cet air là, mais c’est pas celui-ci, car il n’est pas joli.

Personne ne savait, personne ne jouait, personne ne chantait.

Ils l’avaient jamais vu, ils l’avaient pas connu, ils ne l’avaient pas cru.

Pourtant mon baryton, mon saxo mon Samson, je le cherche toujours.

Ils l’avaient jamais vu, ils l’avaient jamais vu, ils l’avaient vu mon saxo mon Samson.

 

J’ai fait aussi la scène, j’ai poussé ma rengaine dans les boîtes de nuit, et puis dans les bas fonds j’ai cherché mon Samson.

Et puis je ne sais plus, et puis je ne sais plus, et puis il a tant plu, et puis j’ai tant pleuré que tout c’est effacé de ce beau jour d’été.

Quel air jouait-il donc ?

Quel air jouait-il donc ?

Bon dieu dites moi donc.

 

Je l’ai presque oublié cet air que j’ai aimé, cet air qu’il me jouait.

Je me suis résignée, et j’ai abandonné car je suis fatiguée.

Jamais je ne saurai, je ne saurai jamais s’il était noir ou blanc, ou bien prince galant, je ne saurai jamais, et jamais je saurai où est mon baryton et mon saxo Samson.

J’ai perdu sa chanson.

 

Maintenant tout est fini. J’ai presque plus d’ennuis, je dors toutes les nuits.

Je descend au métro, l’été il y fait frais, l’hiver il fait bien chaud.

Porte de la Défense ça rime avec la chance.

Porte de Clignancourt ça rime avec amour.

Et porte des Lilas je suis passée par là.

Porte de l’Italie, ha quel joli pays !

Et puis tous ces couloirs, les marches à monter et à descendre après, et puis tous ces couloirs, ces couloirs presque noirs.

Direction de Pantin, ça sonne donc si bien.

 

Un klaxon a sonné, un klaxon en chanson.

Mon cœur a rebattu, tout n’est donc pas foutu.

Le son revenait donc, c’était bien celui là.

C’était bien cet air là.

C’était donc mon Samson, mon saxo baryton, mon saxo mon klaxon.

Dans mon cerveau fêlé, je fus donc emportée, à petits pas pressés, à petits pas pressés, le son se rapprochait, le son se rapprochait, et mon cœur qui battait, et ma tête tournait, et le klaxon tintait, et le saxo jouait.

Mon Samson m’appelait, et il jouait pourtant et au trois temps un temps, et au trois temps deux temps, et je me rappelais, et je me rappelais, et tra la la la la et tra la la la la et tra la la la la……..

Et il se rapprochait, direction Italie, direction Charenton, direction Bienvenue, direction Griserie ………..

Direction ……….

 

C’était foutu …

Car au tournant fatal, d’où l’air me parvenait, il n’y avait plus rien.

Le silence complet.

Pourtant c’était chouette, oiseau porte bonheur.

Pourtant c’était chouette, oiseau porte malheur.

Pourtant contre le mur, un tout petit niston, un message futur dans une partition.

Mon message à moi, ma poésie jolie.

Sa partition de lui, mon poète de joie.

C’est mon klaxon Samson, ma chanson en klaxon.

 

Je la relis relis, je la relis relis, et je la relierai et je la relirai, la chanson de Samson, de mon saxo Samson, de mon saxo klaxon, de mon saxo klaxon.

Quelle triste chanson !

Et tra la la la la et tra la la la la et tra la la pour mi et tra la la pour si et tra la la la la ……………

Et tra la la la la et tra la la la la et tra la la la la …… tra ……. la ….. la …… la …… la ………. tra ………………… la ………………………. la ……………………… la ……………………………….

Troisième période, l'école de Paris

1951 – Nature Morte, il y a un mouvement sur cette composition : les ombres deviennent des signes. Il y a des rythmes en arrondi en opposition avec les jeux de triangles. La construction est supérieure à la construction de la nature morte de 1935, pourtant la figuration est dominante (60×50 gouache sur papier)

1953 – Composition d’un paysage en signes, ce tableau transpose en signes un paysage réel (60×45 gouache sur papier)

1953 – Nature Morte, ce tableau est une étude sur l’ombre et la lumière d’une nature morte (50×65 gouache sur papier)

Commentaire du peintre
« Cette période a permis d’acquérir le sens de la construction d’un tableau : les lignes d’or, les formes/couleurs, les valeurs (noir, blanc et gris), les signes, les écritures, le geste. Malgré tout, l’imaginaire et la poésie étaient absents. »

Troisième période, la méditation

1964 – Étude des fonds de mer,  (50×65 gouache sur papier)

1964 – Étude sur les végétaux : graine, (50×65 gouache sur papier)

1964 – Étude sur les végétaux : fleur, (50×65 gouache sur papier)

1964 – Étude sur le corps humain, (50×65 gouache sur papier)

Commentaire du peintre
« Cette période a permis d’acquérir le sens de la construction d’un tableau : les lignes d’or, les formes/couleurs, les valeurs (noir, blanc et gris), les signes, les écritures, le geste. Malgré tout, l’imaginaire et la poésie étaient absents. »

Quatrième période, les 4 saisons

1969 à 1970 - Les 4 saisons sont représentées ici dans l'ordre de l'évolution de la qualité de la création : Le printemps, l'été, l'automne, l'hiver (réalisés à l'encre de Chine sur papier)

Commentaire du peintre
 » C’est une transition entre le figuratif et l’imaginaire, le religieux et le fantastique. Il y a une lutte d’influence où les dragons chassent les feuilles, et les rayons solaires s’associent en symbolique de Dieu. »

Quatrième période, les 7 pêchés capitaux

1970 à 1972 – Les 7 pêchés capitaux (réalisés à l’encre de Chine 60 x 50)

La colère : Ce tableau a été conçu à partir d’un dessin chinois. Il est figuratif et symbolique.

L’avarice : Ce tableau est figuratif et symbolique. Les mains crochues tiennent des dollars. Il est construit en toile d’araignées. Ambiance agressive ! Mais ce tableau est trop « raconté » . Il est plat.

L’envie : Lunettes et gros yeux ! Les mains tiennent des paquets achetés de la « consommation » Ce tableau est toujours trop raconté …

La luxure : La figure est abstraite et inspire le rêve (sphère s’évade dans l’imaginaire) Le haut du tableau est bon, mais le corps de la femme est trop figuratif. La tête-cerveau est symbolique : elle introduit les trois autres tableaux qui sont plus profonds.

La gourmandise : Le visage est figuratif : chevelure gâteau coulant, grosse langue, caisses à provisions à l’arrière plan. Dans la partie basse du tableau, rayonnement du plexus solaire religieux, entouré par un rythme macabre. Dans la partie périphérique circulaire, les boyaux se vident dans un gouffre …

L’orgueil : Ce tableau est trop raconté. La femme nue parée de bijoux, juchée sur des échelles se contemple dans un miroir. Son chapeau ascensionnel en panaches de plumes la guide vers le trône. Tout le fond de ce tableau est homogène dans l’abstraction.

La paresse : Ce tableau est abouti ! Le visage est rythmé par des signes : auréole-colerette formée de signes de valeur sombre. Une valeur claire circule autour du tableau : la bordure claire du lit, ainsi qu’un corps alangui et avachi dans les coussins rehaussés de signes vibrants.

Commentaire du peintre

– « Je pense que lorsqu’un peintre sait faire l’autocritique de ses précédents tableaux, cela prouve qu’il a progressé et avancé vers la peinture philosophique et religieuse. »
– « Involontairement, je me suis affranchi de l’approche figurative et racontée (littéraire) dans mes tableaux, pour m’exprimer en rythmes, gestes, écritures et signes ! »
– « Si on comparait mes 7 péchés capitaux avec ceux du moyen âge (du peintre Jérome Bosch), on relèverait que les miens parlent avant tout de la consommation qui entraîne la destruction de l’environnement de la terre. »

Commentaire du peintre,
 » Dans mon enfance, bien qu’entouré de braves parents, dans la maison où j’habitais, j’avais peur et froid, à l’école communale aussi. Et pour moi, le cirque était une évasion ! Ca me faisait rêver, voyager dans l’imaginaire. Après bien des années, je regarde toujours les cirques avec fascination. »

Quatrième période, Les gens du Cirque

1973 – Grivolie : Ce tableau représente l’évolution des gens du cirque. Autour de l’enseigne GRIVOLIE qui scinde le tableau en deux parties, on remarque le masque du Monstre Envoûtant qui médite.
Dans la partie basse du tableau, sa bouche captive l’attention des personnages réalistes, tandis que ses bras emprisonnent la totalité de la foule. Bien que figuratif, ce tableau est profond sur l’enfer et le paradis. On peut y observer une évolution dans la recherche des valeurs (noires, gris foncé, gris moyen, gris clair, et blanches) (110 x 52, gouache sur papier)

1980 – Madame Agathe : Elle trône sur l’estrade de sa devanture de baraque foraine. Elle appâte les badeaux en exhibant trois pauvres malheureux mal formés au son d’un tambour tapageur.
Cette matrone fardée et provocante attire les crédules dans son antre ensorcelé. Les ânes, l’un noir sur fond rouge (maléfique), l’autre blanc sur fond vert (angélique) observent et jugent la foule abusée. « L’apport des couleurs dans ce tableau, caractérise chaque personnage du tableau, avec plus d’acuité. » (120 x 80, gouache huilée sur papier marouflé sur contreplaqué)

Quatrième période, Les sphères

1977 - Suite à la visite du musée Vasarely, j'ai eu besoin d'exprimer les 4 saisons : Le printemps, l'été, l'automne, l'hiver dans cette "période des signes et des perspectives (76x76 gouache et encre de Chine sur papier)

Commentaire du peintre
« Cette période a permis d’acquérir le sens de la construction d’un tableau : les lignes d’or, les formes/couleurs, les valeurs (noir, blanc et gris), les signes, les écritures, le geste. Malgré tout, l’imaginaire et la poésie étaient absents. »

Quatrième période, Les gens aux fenêtres

1978 à 1979 – Les Gens aux Fenêtres (série de 30 tableaux) fait suite aux Sphères (sphère-visage) et annonce la période des Roses Axes (croix-fenêtre) et celle des Mandalas.

1979 Blandine (65×50 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1979 Charles attend (65×50 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1980 Jeanne attend (74×71 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1991 Le Patriote (65×50 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

Commentaire du peintre 

 » Ces personnages pris sur le vif en train d’épier aux fenêtres, expriment la dominante malsaine de leur tempérament.« 

Quatrième période, Les Grandes Figures

Dans les Grandes Figures, Raymond réinvente le Portrait : Il dépasse le format classique des portraits. Les visages occupent toute la toile. Ce sont les rimes et les signes qui aident à faire l’expression du visage et la composition. Les noms des toiles, eux-mêmes, sont évocateurs …

1981 Mère Grand (93×82 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1981 La Déesse des lagunes (80×83 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1981 Le Pierrot des Lunes n°1 (75×72 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1981 Le berger aux étoiles (75×68,5 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1981 Le regard de Diane (97×75 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

Pour les deux premiers tableaux « Mère Grand » et « La Déesse des Lagunes », ces portraits peuvent se regarder soit à l’endroit, soit à l’envers. Ils sont mystiques par cette transformation faite par le spectateur.

Commentaire du peintre,
« 
Toutes ces Roses Axes sont construites en harmonie couleurs. Elles dégagent une très grande force. Elles diffusent le rythme des lumières comme des vitraux, et encore aujourd’hui j’y découvre une profondeur religieuse et philosophique. Les Roses Axes, à mon insu, m’ont ouvert aux portraits mandalas.« 

Quatrième période, Les roses axes

 » Dans une période de santé précaire, j’ai ressenti le besoin de réaliser des tableaux épurés, sur les jeux d’ombres et de lumières qui évoquent la vie et la mort. « 

1988 – Rose Axe n°18, le tracé blanc apporte un mouvement de lumière à cette Rose Axe (100×75 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1988 – Rose Axe n°4, la croix centrale dominante donne une statique forte à cette Rose Axe (100×75 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

1988 – Rose Axe n° 16, le tracé noir apporte une impression de force explosive (100×75 gouache huilée sur papier marouflé sur contre plaqué)

Cinquième période, Les triptyques et polyptyques

 » Cette période des grandes compositions s’est imposée progressivement, m’amenant à agrandir des toiles simples en polyptyques (tableaux composés de différentes toiles associées) « 

1989 Les Suzannes au bain, la réalisation de ce tableau a duré 4 ans. Au cours de la composition du tableau, la forme en 3 volets s’est imposée d’elle-même, guidée par une force intérieure. Les formes d’entrelaces m’ont amené à une poésie de la caresse et du toucher, et ont fait naître l’idée des corps des baigneuses offertes aux regards des vieillards. Les Suzannes au bain renvoient aux pêchés capitaux d’envie (voyeurisme des vieillards) et luxure (des baigneuses qui s’exposent aux regards). (269 x 179 gouache huilée sur contre plaqué)

1990 La danse macabre des pêchés capitaux, le départ de ce tableau réalisé à l’origine sur un panneau carré unique, est la sphère centrale représentant la danse macabre des 7 pêchés capitaux. Ces 7 personnages suggérés sont moins symboliques individuellement que dans la construction dynamique de la danse et dans l’explosion de la rosace (univers). L’opposition entre jaune noir et rouge, en tant que couleurs et valeurs exprime la force explosive de la rosace centrale qui se détache du tableau. Les portes représentées dans chaque angle du tableau m’ont inspiré l’ajout de quatre nouvelles parties :
– Le Paradis (partie haute) représentant le Créateur entouré de 2 anges portant l’un la clé du Paradis, l’autre les tables de la loi) Cet ajout transforme le tableau initial en un personnage (corps + tête)
– L’Enfer (partie basse) Cette nouvelle partie est cohérente symboliquement avec l’ensemble du tableau.
– Adam et Eve ajoutent une touche finale au tableau en matérialisant les ailes du personnage. (275 x 215 gouache huilée sur contre plaqué)

1996 Les PDG de la Con-sommation
Au centre de ce tableau, le Monstre de la Con-Sommation crache sur les côtés les rosaces des pêchés capitaux et vers le bas (enfer) le squelette symbole de destruction et de mort. Au dessus du Monstre, l’Ange assiste impuissant au lent cataclysme de la Con-Sommation :
– la pollution de l’atmosphère
– les déchets de la Consommation (mer qui s’asphyxie)
– paniques générales de tous les vivants.

Aux extrémités latérales du tableau, Adam et Eve sont envahis par la pollution. Leurs corps sont aspirés par un gouffre de néant. Leurs esprits et leurs âmes s’élèvent vers la voûte céleste (88 x 283 gouache huilée sur contre plaqué)

Ce tableau a été remanié 20 ans plus tard, en 2005, voici son évolution :

Le tableau de 1996 a été profondément remanié en 2005 pour être remis en valeur et correspondre à l’importance que Raymond accorde aux thèmes de :
– la consommation destructrice
– la destruction progressive de la terre
– la nécessité de l’écologie

pdg

Sur cet agrandissement, on remarque les médaillons rouges dans lesquels les portraits noirs et blancs nous regardent ! Ces 4 figures ont donné naissance à la série des Regardants.

jean de florette

1985Jean de Florette (extrait), La réalisation de ce tableau a duré 4 ans. Il représente les personnages du roman de Marcel Pagnol. Il se présente sous forme de retable (tableau à panneaux ouvrants). (420 x 200 gouache huilée sur papier marouflé contre plaqué)

1993Don Quichotte (extrait), Ici la partie centrale du tableau représente la rencontre entre deux esprits différents : un bourgeois et un homme du peuple. Dans une Espagne bourgeoise et catholique, Sancho a suivi Don Quichotte le poète fou. (600 x 320 gouache huilée sur contre plaqué)

– A gauche, Don Quichotte est habillé d’une armure (en ciel étoilé) et porte un bouclier. Sa jument Rosinante est formée de huit parties qui évoquent les 8 étapes du voyage de Don Quichotte.
– A droite, Sancho porte un habit de clown devenu trop petit pour lui.

Sancho s’adresse à Rosinante et Don Quichotte parle à l’âne de Sancho : ils n’arrivent pas à communiquer, un est spirituel, l’autre matériel, bien que tous les deux rejetés de la société bourgeoise. Pourtant, à la fin de leurs aventures, ils se rejoignent dans leurs points de vues.

Commentaire du peintre,
Tous ces polyptyques sont plus que jamais d’actualité.

Panneau central : La rencontre de Don Quichotte et Sancho Pança, l’hidalgo idéaliste et le gros paysan aux appétits matériels. Pour figurer le malentendu entre ces ceux personnages que tout oppose, Don Quichotte s’adresse à l’âne de Sancho, tandis que Sancho semble écouter Rossinante, la jument de Don Quichotte.

– En dessous, une frise de cavaliers évoquant le contexte de la chevalerie

– Au balcon au dessus de la scène centrale, la Dulcinée, conquérante et dominatrice, symbolisant le pouvoir de la femme.

– Au dessus d’elle, l’Inquisition, paralysant tout rêve, et surmontant l’ensemble, la servante et la nièce qui arrêtent toute vie.

Panneau de gauche : La scène de l’auberge, où le héros se fait sacrer chevalier par l’aubergiste, avant de partir secourir les malheureux. Au dessus du sacre, où on le voit également mort, un autre Don Quichotte regarde et juge les hommes.

Panneau de droite : La fin tragi-comique de l’aventure, où le curé et le barbier, avec la complicité de la nièce et de la servante, mettent à sac le grenier de Don Quichotte, brûlant les livres dans lesquels il avait puisé l’inspiration de toute son entreprise. Tout autour des personnages, une ambiance de mort et de destruction, au rythme des vents venus d’un autre monde, qui actionnent les ailes des moulins. Au dessus de la scène, « avec les fumées montant des livres qui brûlent et l’ange annonciateur indiquant le chemin par où l’âme et l’esprit s’élève pour rejoindre les ailleurs, on assiste à la victoire des poètes ».

Pourquoi j’ai peint Don Quichotte et Sancho Pança ? – Raymond Reynaud 1994 (extrait)

« …Si on regarde bien comment à mon insu, j’ai construit le tableau, Don Quichotte est à gauche : esprit du rêve; Sancho à droite : matérialiste, mort.

Les gens qui brûlent tout, je n’avais pas vu où ils partent, c’est un peu comme un engrenage du ciel. Comme s’ils entendaient des voix, ainsi que Jeanne d’Arc. Comme si les moulins leur envoyaient ces voix.

Au balcon, la conquête, représentée par la femme dominatrice. Au dessus de tout ça, l’Inquisition qui arrête tout le rêve. Il y a aussi la servante et la nièce, au dessus et en hauteur. Elles arrêtent la vie de Don Quichotte.

Dans l’espace où Don Quichotte est sacré chevalier et où il est mort, au dessus, Don Quichotte regarde et juge les hommes, son esprit est monté au dessus de la composition.

En ce qui concerne les moulins, ce sont les aventures du livre. Je pense qu’il n’était pas nécessaire d’insister. Il valait mieux faire trois choses telles que je les ai faites. J’ai fait de « Don Quichotte » la rencontre entre deux hommes. Ils partent, voient les moulins et se mettent tous deux à rêver.

Il est quand même grave que l’esprit de Don Quichotte ait pu être entravé par une servante, un curé un barbier. C’est la même chose dans notre société avec les gangsters, les intérêts d’argent, l’ambition politique, etc… C’est ça mon Don Quichotte merde ! C’est le triomphe de la médiocrité, et de beaucoup de lois bourgeoises.

Don Quichotte, pour moi, c’est le gladiateur dans l’arène. Cependant le gladiateur une fois mis à mort, personne ne peut saisir son âme qui monte au ciel, au dessus de l’arène, et s’en va …

Un ami m’a fait remarquer ces grandes rosaces. Ce sont des arènes, avec des gens au milieu. Je ne m’en étais pas rendu compte. Ils sont au milieu et l’esprit s’en va … Cet esprit est dans l’ange annonciateur. Il peut monter. L’ouverture existe. Dans l’autre rosace il y a des fumées, elles s’envolent…

Autre chose que je n’ai pas voulu consciemment : les livres brûlés, mais les livres aussi partent …

Ouverture des deux côtés.

Don Quichotte, même en prison ne perd pas son âme. Ils ne l’auront jamais. Ce n’est pas l’apparent triomphe des médiocres. C’est la victoire des poètes, oui, c’est ça. Ce n’est qu’à la fin, au moment de conclure, que je m’en suis rendu compte. J’avais des éléments mais pas cette vision. Je suis content d’avoir mené le tableau ainsi.

Le reste, c’est de l’anecdote. « Don Quichotte » c’est les grandes forces, à côté d’éléments plutôt symboliques. Il y a des Don Quichotte, le curé … On sent qu’ils étaient là au départ. Son destin à lui était d’être tué, sacrifié.

Qu’est ce que l’aubergiste ? un des cons, représentant de la société qui se prend pour un juge. Il dit à Don Quichotte : « Vous pouvez partir » au moment où il le sacre chevalier. Il ferait mieux de lui faire comprendre que, dans la société où il vit, il vaudrait mieux fermer sa gueule et retourner dans son grenier. Il aurait ainsi conservé ses livres au lieu de poursuivre des chimères.

Des innocents, des faibles, il n’en trouvera pas au cours de son voyage. Ce qu’il trouve ce sont des moutons, un tas de choses … Lorsqu’il rencontre un berger, c’est pour recevoir une rouste …

Pour finir ce qui m’a donné envie de le peindre, c’est son appartenance à la culture méditerranéenne. Il fait partie de nos racines profondes.

Sixième période, Pierrot des Lunes

1980 à 2005 – La série Pierrot des Lunes a commencé en 1980, en même temps que la série des Grandes Figures. Un des tableaux « Pierrot des Lunes » a été exposé lors de l’exposition des « Monumentoiles » en 2000. Ci-dessous Pierrot des Lunes n°1 (1981) où la figuration dépasse le cadre, et Pierrot des Lunes n°1 (2001) repris et amélioré, où la figuration s’en va dans la perspective du cadre. Les signes se rapprochent de l’art aborigène. Le Pierrot devient religieux.

Création et métamorphose du tableau Pierrot des Lunes n° 2 : Ce tableau est un cri de détresse pour l’environnement.

Création et métamorphose du tableau Pierrot des Lunes n° 3 :

Grâce à ces différentes étapes, on découvre la manière dont Raymond crée, modifie, enrichit, transforme et achève un tableau.

Sixième période, Les portraits Mandalas

Dans les Mandalas, les formes symétriques représentent le terrestre, tandis que les formes rondes représentent le spirituel. Tous ces Mandalas s’affranchissent des règles de construction des Mandalas Tibétains.

1995  La veuve des regrets, La composition de ce mandalas est très proche de la Rose Axe n° 16. Le portrait est celui d’un personnage qu regard intense et lointain. Le visage de ce Mandalas est auréolé d’un cercle. Il se dégage une grand tristesse ce de Mandalas. (87×61 gouache sur papier)

1996  La Diva chanta à l’Opéra, La force de ce Mandala passe du bas vers le haut, en franchissant des paliers, au cours desquels l’image se recompose. (42×28 gouache sur papier)

1998  La Dame triste, Le centre est un rectangle accompagné par des rythmes en hauteur. Le tour est une rosace formée de lunes et de visages. Autour, des ornements baroques en formes de masques. Couleurs faibles et impression de larmes qui coulent (42×28 gouache sur papier)

1998  Le Clown jaune, La partie centrale est un ovale jaune qui évoque un portrait décharné bleu accompagné d’une rosace mauve portant des anges blancs. (101×73 gouache sur papier)

Les observations de Jean Claude Caire sur la période des Mandalas et sur l’œuvre de Raymond Reynaud

Il existe des rapprochements indiscutables entre la construction de nombreuses oeuvres de Raymond Reynaud et celles des mandalas.

A ce sujet, je reprendrai là la citation de Jung : « lorsque l’artiste indien ou tibétain trace un mandala, il n’agit pas de façon arbitraire … Il n’y dépeint pas la froide imagerie de quelque traité d’iconographie, mais il y déverse les fantasmes de son ego, dont il peut à la fois prendre conscience et se libérer ». J’ai pu observer dans les peintures et les sculptures de cet artiste, cette recherche constante vers une spiritualité dégagée de tout intellectualisme, sans aucun recours à l’abstraction ou à quelques élucubrations métaphysiques. Dans son art, partant de la réalité humaine faite de chair, d’os, de nerfs, de sang, de viscères, d’angoisses et de désirs, grâce à d’étranges mutations, il cherche son propre devenir, essayant en quelque sorte de percer les mystères de l’âme… Souvent l’œuvre d’un peintre vers la quarantaine atteint sa plénitude, et ensuite elle n’est plus que l’affirmation de son talent. Chez Raymond Reynaud, il en va autrement : on le voit suivre une progression constante. Dans sa jeunesse, il commence comme tout le monde par une peinture imitative, figurative, esthétisante, pour ensuite travailler dans la lignée de l’École de Paris. Puis, après une longue phase de recherches, il passe à « un art populaire habité » pour aboutir maintenant à cette période faste, que je me garderai de définir. Je dirai seulement à ce sujet : c’est du Raymond Reynaud, comme l’on dit : c’est du Gaston Chaissac ! Devant la magie et le mystère de la création, il faut de temps en temps savoir rester silencieux.

Jean Claude Caire (médecin retraité, fondateur de l’Association des Amis de François Ozenda à Salernes)

Sixième période, Les Regardants

– Regardant n°3 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°5 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°8 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°10 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°15 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°18 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°28 (gouache huilée sur contre plaqué)

– Regardant n°32 (gouache huilée sur contre plaqué)

Sixième période, Naissance et métamorphose d'une oeuvre

2005 à 2007 – La Yole, voici l’évolution de cette sculpture :

2005 à 2006 – L’Oiseau de l’O, voici l’évolution de cette sculpture :

2005 à 2007 – Tartarin de Tarascon, voici l’évolution de la maquette de ce Polyptyque inachevé :

Tartatin de Tarascon sera un polyptique découpé en 5 parties : Sur les deux côtés extérieurs : un prieur et une prieuse qui seront complétés dans le futur polyptique. Au centre, Tartatin de Tarascon et la Consommation. Tartarin incarne à lui seul, les 7 pêchés capitaux.